Pablo Picasso
Picasso et Vallauris, un lien indéfectible
Si Picasso nous a quittés en 1973, son empreinte est à jamais gravée dans la mémoire affective et culturelle de Vallauris Golfe-Juan.
Les liens tissés entre Pablo Picasso et Vallauris après la Seconde Guerre mondiale sont des liens à la fois artistiques et humains. Picasso vit à Vallauris de 1948 à 1955 mais l’histoire débute avant et se prolonge jusqu’à sa mort.
En 1946, Picasso, en vacances à Golfe-Juan, rencontre Suzanne et Georges Ramié, fondateurs de l’atelier Madoura où il façonne quelques pièces en terre et avec lesquels il débute une collaboration l’année suivante. Même s’il avait déjà eu une expérience de la céramique, c’est véritablement à Vallauris que Picasso découvre les différentes techniques et où il apprend vite à maîtriser le subtil travail de la terre et des couleurs. Picasso ne se contente pas de décorer des formes mais il souhaite utiliser toutes les potentialités offertes par le matériau.
Son intense activité autour de la céramique, le plaisir de se retrouver sous le soleil méditerranéen amène Picasso à emménager à Vallauris, dans la villa La Galloise, située sur les collines de la cité potière. Picasso s’y installe en 1948 avec sa compagne Françoise Gilot et leur jeune fils, Claude, né l’année précédente. En 1949, la naissance d’une petite fille, Paloma, vient agrandir ce foyer. Une vie de famille se met en place, dont ses œuvres se font l’écho, et Picasso réunit pour un temps l’ensemble de sa tribu recomposée autour de lui.
Si Picasso consacre beaucoup de temps à la céramique, il n’en délaisse pas moins les autres formes d’expressions artistiques et acquiert en 1949, une ancienne usine à parfum qui devient l’atelier du Fournas, atelier de peinture et de sculpture dans lequel il peint notamment Massacre en Corée en 1951 ou l’Enfant au camion en 1953. Il y développe aussi une intense activité de sculpteur en créant des œuvres emblématiques telles La Guenon et son petit et Petite fille sautant à la corde, œuvres d’assemblage réalisées à partir d’éléments récupérés par Picasso sur le chemin qui le menait de sa maison à l’atelier.
Après-guerre, nombreux sont les artistes qui viennent séjourner, pour un temps plus ou moins long, sur la Côte d’Azur. À Vallauris, Picasso entretient ainsi ses relations avec ses amis peintres ou écrivains qui viennent lui rendre visite : Jacques Prévert, Jean Cocteau, Henri Matisse, Marc Chagall, Paul Eluard, Edouard Pignon… donnant un prestige particulier à la ville.
Dès 1948, Picasso, s’intégrant à la vie culturelle locale, se joint aux potiers de Vallauris et expose à leurs côtés. La participation de Picasso aux expositions annuelles des potiers se matérialise par la réalisation des affiches qui l’amène à s’intéresser au procédé de la linogravure, une technique de gravure sur linoléum dont il expérimente tout le potentiel.
Outre les céramiques, les linogravures et les photographies, la création de La Guerre et la Paix tout comme la sculpture L’Homme au mouton restent des témoignages visibles de l’attachement de Picasso à Vallauris et de son engagement tout au long de ces années.
Picasso et la céramique
Entre 1947 et 1971, Pablo Picasso produit un ensemble conséquent de céramiques, estimée entre trois mille cinq cent et quatre mille pièces uniques. Elles ont été toutes réalisées à Vallauris, dans l’atelier Madoura.
En 1946, l’exposition Poteries – Fleurs – Parfums, exposition annuelle qui se tient dans la coopérative agricole, le Nérolium, reçoit la visite de Picasso alors en vacances à Golfe-Juan ; il se rend à l’atelier Madoura et modèle trois pièces. Ce n’est pas la première fois que Picasso aborde la céramique mais cette fois-ci, il semble prêt à se l’approprier puisque dans l’année qui suit, il dessine de nombreux croquis préparatoires. L’été suivant, à nouveau en vacances à Golfe-Juan, il retourne à l’atelier Madoura et constate que les époux Ramié ont pris soin de faire cuire ses pièces. Dès lors, Picasso investit l’atelier et commence son étonnante et riche production céramique.
Picasso a toujours su s’approprier des formes plastiques et visuelles très variées, n’hésitant pas à revisiter l’histoire de l’art. Sa pratique de la céramique n’échappe pas à la règle et tant au niveau des formes que de l’iconographique, l’artiste se nourrit de l’histoire de cet art ancestral et universel. Les œuvres de Pablo Picasso réalisées en céramique apparaissent abondantes et innovantes : il s’approprie, détourne, réinterprète en revisitant l’histoire de ce médium dans la diversité de ses sources.
L’intensité de la production picassienne monopolisant l'activité de l'atelier Madoura, il est proposé qu’une partie des pièces céramique soit éditée en tirage limité et en exclusivité par Madoura, comme cela se fait pour la gravure. Sur les milliers de pièces céramique crées par Picasso, 633 seront éditées en exclusivité par Madoura. Les modèles sont choisis conjointement par Picasso et Suzanne Ramié en fonction des possibilités techniques de la reproduction.
Deux procédés sont utilisés : l’empreinte originale (transfert d’un sujet gravé par estampage) et la réplique authentique (réplique exacte du volume et décor). Les éditions céramique soulignent la volonté de rendre accessibles les œuvres céramique de Picasso.
Picasso et la linogravure
Tout au long de sa vie, Picasso a pratiqué les techniques les plus diverses de la gravure. La période de Vallauris reste associée à une technique nouvelle pour Picasso: la linogravure, découverte grâce à Hidalgo Arnéra, jeune imprimeur vallaurien. Picasso s’empare de cette technique, peu prisée car utilisée pour des impressions commerciales, qu’il transcende en utilisant toutes ses qualités techniques: de grands aplats colorés et un trait souple, facile à graver dans le linoléum.
Picasso collabore avec Arnéra à partir de 1951 pour l’impression des affiches des expositions annuelles du Nérolium. En 1954, ils décident de réaliser l’affiche du premier festival taurin de Vallauris selon le procédé de la linogravure. L’utilisation de cette technique permet d’associer, dans un même traitement plastique, le texte et le dessin.
L’intérêt de Picasso pour la linogravure l’amène à l’envisager comme un moyen de création à part entière, pour des œuvres artistiques. Dès lors, il s’attache à en repousser les limites. Il abandonne alors la technique traditionnelle, où un bloc différent est taillé pour chaque couleur et utilise un bloc unique : le même bloc est re-gravé après chaque tirage de couleur. Il inverse aussi l’ordre habituel du passage des couleurs et utilise les outils habituels du graveur comme d’autres moins conventionnels. Ses expérimentations obligent systématiquement Hidalgo Arnéra à chercher de nouvelles solutions techniques. À partir des linoléums gravés, Picasso crée aussi des linocéramiques, technique alors complètement nouvelle (un plateau de linoléum est surmoulé en plâtre puis estamper sur une plaque de terre. Le transfert par surmoulage suivi de l'estampage sur la plaque permet d'obtenir un dessin parfaitement identique au linoléum gravé et rendre sensible tout le travail de gravure.).
Ainsi, entre 1954 et 1968, leur collaboration, qui dépasse largement la période vallaurienne de Picasso, permet la création de près de deux cents linogravures.
Citoyen d’honneur de la ville, il a contribué de façon extraordinaire au renouveau de la céramique de Vallauris dans les années cinquante, ce mythique âge d’or, cette période où tout le monde était potier.
Beaucoup d’habitants évoquent encore sa présence et celle de ses proches (Françoise Gilot et ses enfants Claude et Paloma puis Jacqueline Roque, sa dernière compagne qu’il épouse dans le plus grand secret à la Mairie de Vallauris en 1961), les corridas, les expositions et la visite de personnalités de tous horizons.
La vie de Picasso en quelques dates
1881 : Naissance à Malaga en Espagne.
1888 : Commence à peindre sous la direction de son père.
1895 : Installé avec sa famille à Barcelone, il entre à l’école des Beaux-arts de La Lonja.
1900 : Premier séjour à Paris.
1901 : Début de la « période Bleue ».
1904 : Installation à Paris au Bateau-Lavoir à Montmartre. Début de la « période rose ». Rencontre Guillaume Apollinaire.
1905 : Rencontre Leo et Gertrude Stein
1906 : Rencontre Henri Matisse et André Derain.
1907 : Rencontre Georges Braque et Daniel-Henri Kahnweiler. Découverte de la sculpture africaine au musée du Trocadéro. Peint les Demoiselles d’Avignon.
1908-1914 : Période cubiste.
1916 : Rencontre Serge Diaguilev, directeur des Ballets russes et Erick Satie, compositeur.
1917 : Voyage en Italie. Réalise les décors et costumes du ballet Parade. Début de la période néoclassique.
1932 : Première rétrospective à Paris à la galerie Georges Petit.
1935 : Minotauromachie, cycle d’eaux-fortes.
1937 : Peint Guernica destiné au pavillon espagnol de l'exposition universelle de Paris.
1943 : L'Homme au mouton. L’un des trois tirages en bronze est offert en 1949 à la ville de Vallauris.
1946 : Séjour de Picasso à Golfe-Juan. Visite l’exposition Poteries, fleurs, parfums au Nérolium et se rend à l’atelier Madoura où il modèle trois pièces. Installe son atelier au musée d'Antibes. Peint de nombreuses toiles dont la Joie de vivre.
1947 : Picasso revient à Madoura et se lance dans l’aventure céramique.
1948 : S'installe à Vallauris à la villa La Galloise. Première participation de Picasso à l'exposition annuelle Poteries, fleurs, parfums dans le hall du Nérolium et création de l’affiche.
1949 : Don par Picasso de L'homme au mouton à la ville de Vallauris. Picasso acquiert une ancienne usine de parfums qui devient son atelier de peinture et sculpture : l’atelier du Fournas. Participation au Congrès mondial des partisans pour la paix, salle Pleyel à Paris. Picasso en conçoit l’affiche avec une colombe. Début des éditions céramiques de Picasso.
1950 : Picasso est fait citoyen d'Honneur de Vallauris. Inauguration de l’Homme au mouton sur la place du marché de Vallauris.
1952 : Peint La Guerre et la Paix.
1954 : Premières linogravures à Vallauris avec l'imprimeur Hidalgo Arnéra.
Première corrida organisée à Vallauris en l'honneur de Picasso sur la place des Ecoles (actuelle place Jacques Cavasse).
1955 : Clouzot tourne le mystère Picasso. Picasso s’installe à Cannes ; il continue néanmoins son œuvre céramique.
1956 : Don à l’État français de La Guerre et la Paix. Picasso fête ses 75 ans à Vallauris, à Madoura, en présence de Jean Cocteau et des potiers de Vallauris. À cette occasion, ces derniers lui offrent une tournette d'honneur.
1958 : Picasso réalise La Chute d’Icare pour le nouveau bâtiment de l’UNESCO qui doit être inauguré à Paris. C’est à Vallauris qu’il offre la primeur de cette œuvre présentée dans la cour de l’école Anfosso (actuelle école Frédéric Mistral) en avril 1958. Dix ans après son installation à Vallauris et même s’il n’y vit plus, cette présentation au caractère exceptionnel souligne, une nouvelle fois, la générosité et l’amitié qui lie Picasso à la ville de Vallauris.
1959 : Inauguration du musée National Picasso La Guerre et la Paix.
1961 : De grandes festivités sont organisées par la ville de Vallauris à l’occasion du 80e anniversaire de Picasso.
1966 : « Hommage à Picasso », rétrospective aux Grand et Petit Palais à Paris composée de 700 œuvres.
1973 : Mort de Picasso a l'âge de 92 ans.
Des œuvres et des lieux
La Guerre et la Paix
Musée National Picasso La Guerre et la Paix
Place de la Libération – Vallauris – Tél. : 04 93 64 71 83
Rénové par René et Claire Batigne à la fin des années 1940 avec la volonté d’en faire un musée, la chapelle de l’ancien prieuré des moines de Lérins accueille une première exposition en 1949 De Palissy à Picasso, puis les 70 ans de Picasso en 1951. Picasso décide d’investir le lieu et d’y créer La Guerre et la Paix. C’est en 1952, dans son atelier du Fournas à Vallauris, que Picasso réalise cette œuvre monumentale. Traitant d’un sujet directement lié à cette époque d’après-guerre et aux nombreux appels internationaux pour la Paix dans le monde, cette œuvre conserve une dimension indéniablement allégorique. Précédée par quelque 300 dessins préparatoires réalisés au cours des mois précédents, l'œuvre est constituée de 36 panneaux d’isorel.
La Guerre, montée sur un char, emmenée par des chevaux sinistres, déploie son cortège de malheurs avant d'être arrêtée par le Guerrier de la Paix armé d'un bouclier orné d'une colombe.
La Paix associe une figure de funambule qui en exprime le fragile équilibre, un Pégase, une danse de jeunes filles et, sous un oranger, une famille jouissant d'un bonheur calme sous le soleil.
Après avoir été présentée à Rome et à Milan, aux côtés de Guernica, Le Charnier et Massacre en Corée, La Guerre et la Paix est installée en 1954, donnée à l'Etat en 1956 (mais elle reste in situ) et inaugurée officiellement en 1959. Avant l'inauguration officielle, la chapelle n'était ouverte que partiellement au public, notamment pour des raisons de sécurité.
Les Quatre parties du monde
Musée Magnelli, musée de la céramique
Place de la Libération – Vallauris – Tél. : 04 93 64 71 83
Panneau peint au fond de la chapelle devant l'accès à l'ancienne porte d'entrée, a été réalisé en 1958 puis installé définitivement en 1959, quelques jours avant l'inauguration officielle.
Le rez-de-chaussée du musée propose un parcours permanent autour d’un ensemble de céramiques, linogravures et photographies témoignant des liens entre Vallauris et Picasso, et de son intense activité artistique durant cette période. Un film Picasso, les années Vallauris retrace cette époque féconde.
L’Homme au mouton
Place Paul Isnard - Vallauris
En 1949, Picasso, en remerciement de l'accueil chaleureux qu'il a reçu de la part de la population, décide d’offrir à la ville à Vallauris, un exemplaire de sa statue, l’Homme au mouton, chef d'oeuvre de la sculpture moderne, réalisé en 1943. Parfois désigné comme le « Guernica » de la sculpture, L’Homme au mouton revêt une importance particulière dans l’œuvre de Picasso. Représentation en grand format entièrement modelée, cette sculpture est une attaque contre le classicisme de la sculpture nazie, notamment représentée par Arno Brekker.
La sculpture a été tirée en trois exemplaires en bronze à la fin de guerre. Un de ses trois tirages est donné à la Ville de Vallauris et devient la première sculpture de Picasso à être installé dans l’espace public selon le souhait de l’artiste. En effet, la délibération du conseil municipal de Vallauris du 21 octobre 1949 souligne que Picasso désire offrir une statue en bronze qui « serait placée sur une place publique ». Son souhait, toujours d’après cette délibération, est « qu’une de ses œuvres vive parmi la population de Vallauris. ». Installée sur la place qui accueille le marché, son inauguration a lieu le 6 août 1950 en présence de près de 3 000 personnes dont des personnalités politiques comme Laurent Casanova ou des amis comme Eluard et Cocteau. Cette même année, il est fait citoyen d'honneur de la ville de Vallauris.
L'Homme au mouton est un des rares cas de sculptures de Picasso à investir l'espace public. Depuis plus de 70 ans, la population continue de s'approprier cette œuvre qui fait partie intégrante du paysage urbain.
Nérolium
16 bis av. Georges Clemenceau - Vallauris
Le hall du Nérolium (nom dérivé de néroli : huile essentielle obtenue par distillation des fleurs de l'oranger bigaradier), coopérative agricole installée à Vallauris, accueille à partir de 1933 des expositions ventes intitulées Poteries, Fleurs, Parfums et destinées à promouvoir les différents artisanats et industries de la commune. Interrompues après la guerre, elles sont relancées en 1946. Cette première exposition d'après-guerre reçoit la visite de Pablo Picasso. En 1948, Picasso présente pour la première fois ses créations aux côtés des artistes de la ville. Il imagine, à cette occasion, l'affiche de l'exposition ; principe répété chaque année. Sous cette forme, la dernière exposition se tient en 1962.
En 1961, lors des festivités du 80e anniversaire, une exposition exceptionnelle présente un ensemble de tableaux de Picasso, prêtés par des collectionneurs privés et le musée d’art moderne.
Madoura
Rue Suzanne et Georges Ramié - Vallauris
Alors que l’industrie potière de Vallauris traverse une crise dans les années 1930 et que de nombreux ateliers traditionnels sont à l’abandon, Suzanne Ramié, dessinatrice de formation, reprend une ancienne fabrique de poteries traditionnelles, et y établit son atelier. Lorsque Georges Ramié, son époux, la rejoint, l’atelier prend le nom de MADOURA, acronyme de MAison, DOuly (nom de jeune fille de Suzanne), RAmié.
En 1946, l’atelier reçoit la visite de Picasso et un an plus tard, ce dernier, s’y installe pour se consacrer à la céramique. Madoura offre à Picasso un cadre unique pour pratiquer une matière nouvelle. Picasso a connu de nombreuses collaborations avec des ateliers et artisans mais aucune d’entre elles n’a donné lieu à une expérience aussi intensive, aussi importante sur la durée et aussi conséquente sur les moyens mis à disposition que celle vécue à Madoura.
Dans le sillage de Picasso, de nombreux artistes, écrivains, poètes, peintres, sculpteurs, céramistes, pour la plupart connaissances ou proches de Picasso, vont se succéder parmi lesquels Matisse, Chagall, Brauner... Le couple développe ses activités en inaugurant en 1949 une salle d’exposition dans son atelier, puis en ouvrant une galerie à Cannes en 1961 et une autre dans l’avenue Georges Clemenceau à Vallauris en 1965, dans lesquelles sont organisées de nombreuses expositions d’artistes.
L’atelier fonctionne jusqu’en 1997 tandis que la galerie ferme dix ans plus tard.
Lieu mythique où Picasso a façonné ses œuvres en céramique pendant une vingtaine d’années, Madoura, propriété de la Communauté d’Agglomération de Sophia-Antipolis, va bénéficier d’une réhabilitation totale.
Le caractère exceptionnel de la conservation de ce bâtiment seul à avoir conservé toutes les zones de la chaîne de production de la céramique vallaurienne permet de construire un projet ayant pour fil conducteur l’atelier dans lequel sera retracé l’histoire particulière de la céramique à Vallauris : de la production industrielle aux créations artistiques avec en point d’orgue les œuvres céramique de Picasso. Le parti architectural s’appuie sur la création d’un parcours de visite qui donne à voir le parcours de la matière, du matériau brut au produit manufacturé. Dans cette perspective, le choix a été fait de conserver l’authenticité du lieu tout en incorporant des dispositifs audiovisuels et multimédias pour mieux faire revivre cette mémoire.
Le projet intègre la parcelle attenante à Madoura transformé en jardin paysager.
Ancienne Mairie
Place de la Libération - Vallauris
[ Actuelle bibliothèque municipale ]
Jusqu’en 1989, la mairie de Vallauris Golfe-Juan est située place de la Libération. Picasso y est accueilli lors de cérémonies officielles comme lorsqu’il est fait citoyen d’honneur en 1950 ou lors de ses anniversaires. En 1961, il s’y marie en toute discrétion avec Jacqueline Roque.
La plage Picasso
Plage du Soleil - Avenue des frères Roustan - Golfe-Juan
« Chaque matin à onze heures et demie, une grosse Hispano-Suiza noire descend de Vallauris. Elle s'arrête devant une plage de Golfe-Juan, chez Nounou, bar-restaurant. Toute la famille Picasso en descend et va prendre son bain. Pour ses enfants, Picasso dessine sur le sable de drôles de petites figures sans queue ni tête. » Arts, 1951
Picasso vient régulièrement en vacances sur la Côte d’Azur depuis les années 1920. À l’été 1946, il y retourne, avec sa nouvelle compagne, Françoise Gilot et séjourne à Golfe-Juan chez l’imprimeur Louis Fort. Lors de ce séjour estival, il se rend à Vallauris pour visiter l’exposition Poteries, fleurs, parfums dans la coopérative agricole du Nérolium. Il fait une rencontre décisive avec Suzanne et Georges Ramié, fondateurs de l’atelier Madoura : l’année suivante, il investit l’atelier et commence son abondante et foisonnante œuvre céramique.
Au cours des étés suivants, après son installation à Vallauris, la plage de Golfe-Juan accueille quotidiennement Picasso et sa famille réunie sous les yeux des photographes : Robert Capa, Willy Rizzo, Edward Quinn, Gjon Mili immortalisent ces moments.
En 2023, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la disparition de Pablo Picasso, la Ville de Vallauris Golfe-Juan a souhaité lui rendre hommage en donnant son nom à la plage qu’il appréciait tant, témoignant du lien si privilégié tissé entre la commune et Pablo Picasso.
La fête Picasso
Tous les ans, en juillet, la ville vibre au rythme de la fête Picasso.